La maladie d’Addison est causée par un défaut de production des glucocorticoïdes (cortisol) +/- des minéralocorticoïdes (aldostérone) par les glandes surrénales. Les glandes surrénales sont 2 petites glandes situées près des reins.
Dans la maladie d’Addison typique (la plus commune), les 2 types d’hormones sont déficientes, alors que dans le cas de la maladie d’Addison atypique, seuls les glucocorticoïdes font défaut.

Rappels sur les hormones

Les corticostéroïdes sont les hormones qui nous permettent de nous adapter au stress. Les glucocorticoïdes (tels que le cortisol et les produits synthétiques connexes, la prednisone, la dexaméthasone et de nombreux autres) agissent sur la mécanique du métabolisme du sucre, des graisses et des protéines. Ils agissent aussi sur la pression artérielle et sur le tube digestif, permettant un bon fonctionnement de celui-ci.

Les minéralocorticoïdes (comme l’aldostérone) influent sur les électrolytes tels que le sodium et le potassium. Sous l’action de l’aldostérone, le sodium est conservé et comme l’eau suit le sodium, l’eau est retenue dans les vaisseaux sanguins. Le potassium est lui perdu dans le cadre d’un équilibre biologique.

Signes cliniques de la maladie d’Addison

Les patients sont généralement des jeunes adultes (quatre à cinq ans), mais n’importe quel chien peut être atteint (cette maladie peut aussi se produire chez les chats, mais c’est très rare.) Les femelles sont aussi prédisposées.

Dans les premiers temps, les signes cliniques sont vagues: apathie, peut-être quelques vomissements ou diarrhée. Certains animaux peuvent boire plus, d’autres peuvent régurgiter suite à une atteinte de l’œsophage. La maladie peut mimer les symptômes de bons nombres d’autres maladies pouvant entrainer une errance diagnostique dans certains cas. Finalement, la maladie peut s’aggraver rapidement lors d’un phénomène connu sous le nom d’une crise addisonienne. L’animal s’effondre en état de choc en raison de son incapacité à s’adapter aux exigences caloriques et circulatoires du stress. La glycémie peut chuter dangereusement bas. Les niveaux de potassium montent en flèche et perturbent le rythme cardiaque. La fréquence cardiaque ralentit, les arythmies résultent. Le patient peut ne pas survivre à cet épisode.

Environ 30% des chiens atteints de la maladie d’Addison sont diagnostiqués au moment d’une crise addisonienne. Environ 90% du cortex surrénalien doit être non fonctionnel pour que ces signes cliniques soient observés.

Diagnostic de la maladie d’Addison

Une hyperkaliémie associée à une hyponatrémie, une augmentation des paramètres rénaux, une hypoglycémie et une anémie+/- lymphocytose et oesinophilie sont souvent observés dans la maladie d’Addison.

Le diagnostic final est établi par la mesure du cortisol avant et après l’injection d’une hormone appelée ACTH (test de stimulation à l’ACTH). Dans la maladie d’Addison, les valeurs de cortisol sont effondrées.

Dans certains cas, une cortisolémie basale peut être mesurée pour exclure la maladie si la concentration en cortisol est suffisamment élevé. Toutefois, un diagnostic ne peut pas être réalisé avec cette méthode.

Traitement de la maladie d’Addison

L’aspect le plus important du traitement pour l’hypoadrénocorticisme est de remplacer les hormones corticoïdes manquantes. Ces traitements doivent être donnés à vie.

Les hormones minéralicorticoïdes et glucocorticoïdes peuvent être remplacées grâce à la fludrocortisone orale. La fludrocortisone est administré habituellement deux fois par jour à une dose déterminée par les tests sanguins de suivi du patient. Dans un premier temps, ses électrolytes sont surveillés chaque semaine. Lorsque les niveaux semblent stables, les tests sanguins sont répétés deux à quatre fois par an. Souvent, avec le temps, on constate que la dose de traitement nécessaire augmente. Puisque la fluodrocprtisone a une activité glucocorticoïde aussi bien qu’une activité de minéranocorticoïde, il n’est généralement pas nécessaire de donner d’autres médicaments sauf en cas de stress.

La maladie d’Addison peut aussi être traitée par un médicament injectable appelé DOCP. Ce traitement est administré environ tous les 25 jours mais parfois l’intervalle entre chaque injection peut être allongé jusqu’à une injection tous les 30 jours. Les électrolytes sont mesurés 10 jours après la première injection puis avant chaque injection au début, mais les tests peuvent généralement éventuellement être réduits à une ou deux fois par an. Le DOCP semble mieux contrôler la maladie d’Addison que la fludrocortisone. Néanmoins, les chiens traités sous DOCP ont besoin d’une supplémentation glucocorticoïde additionnelle (comme une faible dose de prednisone ou prednisolone donné une fois par jour par exemple).

La dose de glucocorticoïde nécessaire peut varier avec le temps et doit s’adapter avec le stress environnant. En effet, il faut considérer ce médicament comme un « antidote » à la maladie.

En cas de symptômes digestifs, de maladie concomitante grave, de voyage, de chirurgie planifiée, … il est recommandé de donner une dose de prednisone ou prednisolone 2 fois plus élevée que la dose donnée quotidiennement d’habitude.

En cas de maladie d’Addison atypique, seul un traitement de prednisone ou prednisolone à faible dose donné quotidiennement au début mais avec le temps, certains cas de maladie d’Addison atypiques deviennent typiques.

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