La dermatite atopique canine à ADVETIA : étude de 385 cas

Nous avons effectué en 2017 une étude rétrospective de plus de 385 chiens vus pour dermatite atopique à ADVETIA. Le but étant aussi de connaître le ressenti des propriétaires des animaux sur les facteurs de poussée, nous avons utilisé un questionnaire en ligne sur ce thème. En voici les résultats.

Résultats

Sans surprise le bouledogue français est et de loin la race la plus représentée, devant le Labrador, le Jack Russell terrier et le westie.

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L’âge aux premiers symptômes se situe avant 6 mois dans 11% des cas et dans 58% des cas entre 1 et 3 ans, ce qui est plus faible que dans la plupart des publications, et donc 30% des cas au delà de 3 ans.

Malgré un cœur de clientèle urbain et suburbain (ADVETIA était dans Paris à cette époque), les animaux vivant en milieu urbain strict ne sont pas surreprésentés.

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L’alimentation hypoallergénique demeure en place dans prêt de 60% des cas, tout comme le traitement APE strict et continu. Si des shampooings au moins hebdomadaires sont toujours faits dans la moitié des cas, les autres soins topiques ne sont faits régulièrement que dans 20% des cas. La désensibilisation est en place dans prêt d’un tiers des cas. La ciclosporine et l’oclactinib sont prescrits en continu dans respectivement 23 et 20% des cas.

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Les principaux facteurs de poussée identifiés par les propriétaires des chiens atopiques sont ici par ordre décroissant : balades dans des hautes herbes, changement de saison, temps humide et stress.

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Conclusion

Le fait de travailler en clientèle référée créée un biais très important et ne permet pas de tirer des conclusion sur la DAC en général. En effet les animaux vus en clientèle référée sont souvent beaucoup plus atteints que les chiens vus en clientèle généraliste. De même l’investissement des propriétaires est plus important.

Ainsi, le fort pourcentage d’animaux désensibilisés est typique d’une clientèle référée de dermatologie, ce chiffre se situant en France autour des 5 % en clientèle généraliste.

Une enquête similaire en 2018 montrerait aussi probablement une nette augmentation de l’utilisation des médicaments visant l’IL31, dont le recours est de plus en plus fréquent.

Mis à part ces quelques limites d’une telle étude on peut tirer quelques remarques en accord ou en désaccord avec des concepts courants sur la maladie et proposer des sujets de recherche clinique.

  • Théorie hygiéniste : la sous-représentation des chiens vivant en milieu urbain stricte est surprenante, tant les publications helvètes sur le sujet tendent à montrer une nette influence du milieu urbain sur le développement de la maladie.
  • Traitements de fond systémiques : même en clientèle référée ils ne sont pas nécessaires dans plus de la moitié des cas. Les topiques et les soins hygiéniques (alimentation, APE) demeurent la pierre angulaire du traitement de la DAC. L’utilisation au long cours de l’oclacitinib est presque aussi fréquente que celle de la ciclosporine (20 vs 23 %). Il est probable que ce soit nettement l’inverse en clientèle généraliste, tant la rapidité d’action de cet inhibiteur de janus-kinase est confortable.
  • Les facteurs de poussée identifiés par les propriétaires sont beaucoup plus nombreux que ceux envisagés classiquement. Deux d’entre eux mériteraient des investigations spécifiques, parce que couramment observés chez l’enfant : le stress et les stimuli mécaniques.
  • La surreprésentation des bouledogues qui peut tenir à plusieurs facteurs : popularité de la race, gravité de la maladie dans cette race, difficulté de contrôler avec les seuls soins locaux dans cette race et bien sûr prédisposition raciale.

Cette étude très partielle mérite une extension pour explorer les relations traitement/qualité de vie, identifier les causes de mauvaise observance ou trouver les moyens de prévenir les poussées d’origine mécanique ou irritative.

Par les Drs Pascal PRELAUD, spécialiste en dermatologie, dip ECVD et Amaury BRIAND, résident ECVD

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