Idée Reçue : Anesthésie Locale et Risque Métastatique

« Il ne faut pas utiliser d’anesthésiques locaux lors exérèse tumorale, sous peine de voir augmenter la diffusion métastatique de cette dernière. »

On ignore selon quel principe cette légende urbaine a pu se diffuser dans la culture médicale vétérinaire. Il se peut que l’imagination sur la vasodilatation induite par certains anesthésiques, ait pu alimenter la croyance d’une facilitation de la circulation des cellules tumorales par une sorte « d’aspiration » veineuse. Ce concept ne peut pas exister à cause des pressions veineuses et du système circulatoire. D’ailleurs il est fortement improbable qu’une dislocation thrombotique (d’une métastase) puisse avoir lieu, uniquement par le fait de la vasodilatation.

Mieux, la science a aujourd’hui prouvé, que l’utilisation d’une technique d’anesthésie locale (ALR) à base d’une amide (lidocaïne ou ropivacaïne) produit des effets « anti-métastatiques ». Ces effets locaux, sont même amplifiés sur tout l’organisme si on administre une perfusion systémique de lidocaïne pendant l’intervention et durant le postopératoire immédiat. Le mécanisme d’action est relativement complexe à comprendre et des études sont encore nécessaire, mais le fait est là : les patients bénéficiant d’une ALR sont statistiquement moins susceptibles de produire des métastases après une exérèse tumorale.

Référence

Piegeler, T., et al. (2012). « Antimetastatic potential of amide-linked local anesthetics: inhibition of lung adenocarcinoma cell migration and inflammatory Src signaling independent of sodium channel blockade. » Anesthesiology 117(3): 548-559.

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