Cystadéomatose auriculaire du chat

La cystadénomatose auriculaire du chat est une maladie rare (0,06% des chats) caractérisée par la formation de kystes bruns violacés à l’ouverture du conduit auriculaire. Ces kystes envahissent progressivement tout le conduit, voire le pavillon auriculaire. Ils peuvent aussi avoir des localisations extra-auriculaires péribuccales, périoculaires et périanales. Un diagnostic précoce est essentiel, aucun traitement médical n’étant réellement efficace et un quart des cas évoluant vers des cancers (adénocarcinome ou carcinome épidermoïde).

Des dénominations très variées : kystes cérumineux ou sébacés, cystadénome apocrine ou cérumineux, kystes cérumineux mélaniques, hyperplasie des glandes cérumineuses, cystomateuse cérumineuse

Les glandes impliquées dans la cystadénomatose sont des glandes sudoripares apocrines modifiées que l’on retrouve dans la peau autour des yeux (glandes de Moll), au niveau des lèvres et des marges anales et surtout autour et dans les oreilles.

Une première étude rétrospective américaine (12 chats) confirme qu’il s’agit d’une maladie du chat adulte ou âgé (4-15 ans), sans prédisposition raciale, mais avec une nette surreprésentation des femelles. Une infection par des papillomavirus, longtemps suspectée, n’a pas pu être démontrée par des analyses de biologie moléculaire.

La même équipe, 8 ans plus tard publie une étude rétrospective plus étoffée avec 57 animaux. Elle confirme qu’il s’agit d’une affection du chat âgé, sans prédisposition raciale. Contrairement à l’étude précédente, il existe un risque accru chez les mâles.

Localisation des lésions de Cystadénomatose

Les zones de prédilection en dehors des oreilles sont dans ces cas périorbitaires, périoculaires et périanales. Les deux oreilles sont presque systématiques atteintes (NDLR : sans examen otoendoscopique rigoureux, on peut aisément ne pas visualiser des lésions débutantes, cf illustration).

Recherche des causes de Cystadénomatose

Une infection par des papillomavirus de type 2 a été mise en évidence chez 4 des 24 animaux biopsiés. Ceci n’est pas significatif, le portage asymptomatique de ces virus étant très fréquent.

Il n’existe aucune comorbidité qui se détache parmi tous les cas étudiés, qu’il s’agisse de cancers, d’endocrinopathies ou d’infections par des rétrovirus. Mieux, alors que certains auteurs font l’hypothèse d’une transformation kystique faisant suite à une inflammation chronique des oreilles, il n’existe pas de signe d’otite chronique précédent l’apparition des premières lésions chez tous ces chats.

Traitement de la Cystadénomatose

Il n’existe pas de traitement médical efficace connu et les options décrites dans cette recension sont les suivantes

  • Soins nettoyants et topiques pour traiter infection et inflammation
  • Chirurgie laser sur les masses les plus obstructive (NDLR, un bistouri plasma bipolaire fait tout aussi bien l’affaire avec moins de nécrose)
  • TECALBO chez 4 des 57 chats suivis

Étant donné qu’il s’agit d’une étude rétrospective avec des prises en charge variées, il n’existe aucune conclusion possible sur l’intérêt de traitement agressifs ou anti-inflammatoires précoces par exemple.

Aspect de la cicatrice d’une TECALBO plusieurs année après l’intervention. Noter la présence de quelques lésions de cystadénomatose, asymptomatique et ne nécessitant aucun traitement (©ADVETIA)

Références

Loft, K. E. (2014). Apocrine cysts in cat ears (Cystomatosis) (12 cases) 2011-2013. NAVDF, Phoenix

Loft, K. E., et al. (2022). « Feline cystadenomatosis affecting the ears and skin of 57 cats (2011-2019). » J Feline Med Surg 24(4): 351-358.

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