Chihuahua : Particularités et dominantes Dermatologiques

Particularités liées à la petite taille

Certains médicaments sont inadaptés au traitement d’animaux de moins de 2 kg. C’est le cas par exemple du kétoconazole auquel on préfère la forme liquide d’itraconazole, tant pour le traitement des dermatophytoses que pour celui des dermatites à Malassezia.

Certains APE ne possèdent pas d’AMM en dessous de 2 kg, (tableau I).

Tableau I : limites d’utilisation des APE chez le Chien en fonction du poids et de l’âge.

Exemples de produits Age limite en semaines Poids minimal en kg
STRONGHOLD 6 0
VECTRA 3D 7 > 1,5
ADVOCATE 7 > 1
BRAVECTO 8 > 2 kg
NEXGARD 8 > 2 kg
SIMPARICA 8 > 1,3 kg
FRONTLINE 8 > 1
ACTIVYL 8 > 1,5
COMFORTIS 14 > 1,3

 

Démodécie

Le Chihuahua est un grand coutumier de la démodécie. Cette race possède même le privilège d’être une des rares dans laquelle on décrit toutes les espèces de Demodex canin et toutes les formes de démodécie : forme localisée chez le jeune, forme généralisée juvénile ou de l’adulte, avec ou sans complication infectieuse importante.

Démodécie

Démodécie généralisée chez de jeunes Chihuahuas

Le pronostic des formes juvéniles localisées ou généralisées est bon. La peau assez fine permet de faire aisément le diagnostic par épilation ou scotch test.

Aujourd’hui, le traitement fait préférentiellement appel aux isoxazolines, certaines; comme le sarolaner; ayant même une AMM dans cette indication.

Lors de prurit associé, il est nécessaire de rechercher l’existence d’une infection concomitante, pyodermite superficielle ou dermatite à Malassezia, et d’une dermatite atopique débutante. Le traitement des infections concomitantes peut se faire par des soins topiques deux fois par semaine. Chez les animaux à poils longs ou lors d’infection profonde, un traitement par voie générale est nécessaire jusqu’à disparition de signes d’infection.

Dermatite atopique

La dermatite atopique (DAC), quoique peu fréquente actuellement dans cette race, est malgré tout de plus en plus rencontrée observée. La plupart des cas de DAC chez le Chihuahua sont des formes localisées ou classique avec un prurit et des lésions faciales : erythème, alopécie, excoriations, parfois lichénification des babines, des paupières, du pli des coudes, des grands plis ou des doigts.

Chihuahua - DAC

Forme classique de dermatite atopique chez un Chihuahua

La DAC est la cause quasi-exclusive du prurit, des otites, des pyodermites superficielles et autres dermatites à Malassezia dans cette race.

Les formes graves avec généralisation du prurit et des lésions sont exceptionnelles.

Il n’existe pas de complications graves en dehors des complications iatrogènes. La petite taille peut être à l’origine de surdosage des dermocorticoïdes. Dans ce cas, les premiers signes sont une atrophie cutanée.

 

Alopécies non-inflammatoires

L’autre dominante de la dermatologie du Chihuahua est représentée par les alopécies non-inflammatoires. Il peut s’agir d’endocrinopathies (dysmétabolisme des hormones sexuelles, hypothyroïdie, syndrome de Cushing), mais elles sont beaucoup plus rares que deux génodermatoses très fréquentes : l’alopécie des robes diluées et l’alopécie en patron.

Alopécie en patron

L’alopécie en patron est une dermatose fréquente chez le Chihuahua, d’origine probablement génétique.

Deux syndromes sont décrits dans cette race. Dans le premier, les premiers signes apparaissent vers l’âge de 6 – 9 mois et se caractérisent par une alopécie bilatérale de la face externe des pavillons auriculaires, puis progressivement apparaît une hyperpigmentation. Dans le second, de loin le plus fréquent, on observe une alopécie de la face ventrale du cou, de la base des pavillons auriculaires, de la région sternale, l’abdomen et de la face postérieure des cuisses. Elle débute vers l’âge de 6 mois et progresse graduellement durant l’année suivante, mais demeure localisée à ces zones.

L’âge et la localisation de l’alopécie, sans anomalie pilaire ni cutanée, sont suffisants en routine pour poser un diagnostic d’alopécie en patron.

Alopécie des robes diluées

L’alopécie des robes diluées (ARD) est une dysplasie folliculaire, surtout observée chez les animaux de couleur bleue, mais aussi dans d’autres couleurs.

Les symptômes débutent généralement entre 4 mois et 3 ans. Ils se caractérisent par une hypotrichose progressive puis une alopécie extensive des zones diluées, principalement du tronc. La tête et les membres sont souvent épargnés ou concernés très tardivement. Les zones feu ne sont jamais atteintes. Des troubles de la cornéogénèse (squames, comédons) sont fréquents. Une pyodermite secondaire peut être à l’origine d’un prurit associé.

ARD

Alopécie des robes diluées dans une portée de Chihuahua

Le diagnostic est basé sur l’anamnèse, la localisation et l’aspect des lésions, l’examen de poils et en cas de doute la réalisation de biopsies cutanées.

L’examen microscopique des poils provenant des zones alopéciques montre des lésions pilaires typiques : présence de très nombreux amas (agrégats) de mélanine, le plus souvent de grande taille et de forme irrégulière dans le cortex et la médulla des poils, associés à des déformations du poil (dysplasies pilaires) et des fractures de la cuticule.

Les biopsies cutanées doivent se faire dans les zones les plus atteintes.

Il n’existe pas de traitement spécifique.

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