Vaccination anti-VHD chez le Lapin

Attention aux trous dans la raquette !

Les protocoles vaccinaux efficaces contre cette hépatite virale quasi-systématiquement mortelle en quelques jours sont complexes en raison de l’existence de variants et de l’apparition de nouvelles souches. Il convient de bien les connaître afin d’éviter d’induire un sentiment de sécurité injustifié .

Qui vacciner ?

Tout d’abord, rappelons que l’intérêt de la vaccination concerne autant les lapins restant enfermés que ceux ayant un contact avec l’extérieur. En effet, la contamination indirecte est possible, via notamment les fourrages, car ce calicivirus reste vivant plusieurs semaines dans le milieu extérieur. Les populations de lapins sauvages européennes étant quasiment toutes contaminées, la présence de poussières de crottes contenant le virus dans le foin récolté est une probabilité à ne pas négliger.

Contre quels variants de la VHD ?

Le vaccin doit ensuite être efficace contre les deux variants circulants. Le variant le plus ancien (VHD1) a progressivement été supplanté par le variant 2010 (VHD2). De plus, une souche hypervirulente de VHD2 est apparue ces derniers mois. Une protection efficace contre le VHD 2 doit donc être le but essentiel la stratégie vaccinale. Rappelons que la vaccination contre un seul de ces deux variants n’offre pas de protection croisée.

Efficacité des vaccins

Le vaccin le plus fréquemment utilisé est le vaccin trivalent Nobivac Myxo-RHD Plus®, efficace contre la myxomatose et les variants VHD 1 et 2 (qui a succédé au Nobivac Myxo-RHD®, protégeant seulement contre la myxomatose et le VHD1). Le mode d’action de ce vaccin consiste en l’inoculation d’un virus vivant de la myxomatose recombiné, dont on a retiré les gènes de virulence. Ces gènes ont été remplacés par des gènes codant pour les glycoprotéines de capside des virus VHD 1 et VHD2. Ces protéines ainsi synthétisées induisent une immunité ultérieure de l’organisme contre les variants VHD. Le virus de la myxomatose doit donc pouvoir se multiplier suffisamment longtemps dans l’organisme pour exprimer ces gènes. C’est pourquoi une immunité préexistante contre la myxomatose contribue à détruire le virus vaccinal avant que celui-ci n’ait eu le temps de coder suffisamment de glycoprotéines pour permettre à l’organisme de développer une immunité. L’utilisation du Nobivac Myxo-RHD Plus® en rappel sur un lapin ayant déjà été vacciné contre la myxomatose n’assure donc pas de protection contre le VHD 2.

Contre la VHD seule, il existe deux vaccins à virus inactivés : Filavac K VHD C+V ® qui protège contre les deux variants du virus de la maladie hémorragique (VHD1 et VHD2) et Eravac ® qui offre une protection uniquement contre le VHD 2.

Pour tous ces vaccins, des rappels annuels sont normalement conseillés.

Quels vaccins utiliser et comment les associer ?

Un lapin non vacciné (et n’ayant pas contracté précédemment la myxomatose) sera protégé contre la myxomatose et les variants VHD1 et VHD2 par une seule injection de Nobivac Myxo-RHD Plus.

Un lapin déjà vacciné contre la myxomatose (ou ayant contracté la myxomatose par le passé) ne sera protégé contre la VHD que par l’injection au moins une fois d’un vaccin Filavac K VHD C+V ® (protection contre les deux variants) ou Eravac ® (protection contre le variant 2). La décision de réaliser ces deux vaccins le même jour, ou à quelques semaines d’intervalle revient au vétérinaire, après obtention du consentement éclairé du propriétaire.

Quelle durée d’immunité ?

La durée d’immunité conférée par ces différents vaccins est normalement d’un an, mais l’apparition ces derniers mois d’une souche hypervirulente de VHD2 a fait apparaître des échecs de vaccination. Un vaccin contre cette souche est actuellement développé par le laboratoire Filavie. Il est disponible sous ATU (autorisation temporaire d’utilisation), mais n’existe pas en doses individuelles et son excipient huileux peut provoquer des zones de nécrose au point d’injection. Cette souche ne correspondant pas cependant à un troisième variant, le vaccin contre la VHD 2 est donc toujours indiqué. Pour contrer cette hypervirulence, un rappel tous les six mois, offrant une immunité haute, semble être pour l’instant la meilleure stratégie. Au vu de ces contraintes, un protocole vaccinal alternant tous les 6 mois Nobivac Myxo-RHD Plus® et Filavac VHD K C+V ® ou Eravac ® apparaît à ce jour comme efficace.

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