Les connaissances sur les papillomavirus du chat (FPV) sont très récentes (années 1990) et évoluent sans cesse (1-3).
Ces virus qui ont un fort tropisme pour la peau et les muqueuses sont responsables directement chez le chat de trois affections : les carcinomes épidermoïdes in situ (ou bowénoïdes), les papillomes buccaux et les sarcoïdes(4). Leur rôle dans les carcinomes épidermoïdes (5), notamment non induits par les UV est aussi démontré.


Les chats sont sensibles à des papillomavirus inféodés originellement à d’autres espèces. Ainsi papillomavirus responsables de tous les cas de sarcoïde chez le chat sont d’origine bovine et les chats atteints avaient tous un historique de contact direct avec des vaches (4). Par contre les papillomavirus humains (HPV) ne peuvent pas contaminer les chats et vice versa (1).

VirusEspèce hôteAffection chez le chatLien virus/maladie
BPV-14BovinsSarcoïdeTrès fort (100%)
FcaPV-2ChatCarcinome épidermoïde, carcinome in situModéré (1/4 des cas)
FcaPV-3ChatCarcinome in situ, carcinome basocellulaireInconnu
FcaPV-4Chat
FcaPV-5Chat1 cas de plaque avec hyperplasie des glandes sébacées, carcinome in situInconnu

La quasi totalité des chats sont porteurs sains de leurs papillomavirus mais on ignore toujours pourquoi chez certains individus ils se développent et créent ces ravages. Les chats de races sphynx et Devon rex sont prédisposés à des formes graves étendues, multicentriques, parfois métastasées de carcinomes in situ évoluant en carcinomes épidermoïdes

Carcinome in situ multicentrique chez un chat de race sphynx


L’identification des papillomavirus permet aujourd’hui d’envisager à court terme le développement de vaccins.
Outre l’exérèse chirurgicale, la panoplie des traitements de ces néoformations induites par les papillomavirus c’est très largement étoffée avec le recours aux topiques tels que l’imiquimod (6, 7), à des antibiotiques ayant une activité significative sur ces infection virales, comme l’azithromycie, la radiothérapie ou l’électrochimiothérapie.
L’état des connaissance les FPV n’en est qu’à ses début ; nul doute qu’on les retrouvera impliqués dans des néoformations cutanées ou buccales aujourd’hui d’origine indéterminée


1. Munday JS, Sharp CR, Beatty JA. Novel Viruses: Update on the significance of papillomavirus infections in cats. J Feline Med Surg. 2018:1098612X18808105.
2. Gil da Costa RM, Peleteiro MC, Pires MA, DiMaio D. An Update on Canine, Feline and Bovine Papillomaviruses. Transbound Emerg Dis. 2017;64(5):1371-9.
3. Munday JS. Papillomaviruses in felids. Vet J. 2014.
4. Munday JS, Thomson N, Dunowska M, Knight CG, Laurie RE, Hills S. Genomic characterisation of the feline sarcoid-associated papillomavirus and proposed classification as Bos taurus papillomavirus type 14. Vet Microbiol. 2015;177(3-4):289-95.
5. Thomson NA, Munday JS, Dittmer KE. Frequent detection of transcriptionally active Felis catus papillomavirus 2 in feline cutaneous squamous cell carcinomas. J Gen Virol. 2016;97(5):1189-97.
6. Gill VL, Bergman PJ, Baer KE, Craft D, Leung C. Use of imiquimod 5% cream (Aldara) in cats with multicentric squamous cell carcinoma in situ: 12 cases (2002-2005). Vet Comp Oncol. 2008;6(1):55-64.
7. Peters-Kennedy J, Scott DW, Miller WH, Jr. Apparent clinical resolution of pinnal actinic keratoses and squamous cell carcinoma in a cat using topical imiquimod 5% cream. J Feline Med Surg. 2008.

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