Le terme d’alopécie X est un terme générique, proposé pour décrire un syndrome d’alopécie particulier, caractérisé par un arrêt du cycle folliculaire chez les chiens de race nordique: loulou de Poméranie, chow chow, samoyède ou malamute. Le terme « X » désigne en fait l’ignorance des mécanismes mis en cause.

SIGNES CLINIQUES

La chute de poils commence généralement à l’âge de 1-3 ans, bien que des cas aient été rapportés chez de jeunes chiens âgés de 9 mois ou des chiens âgés de 11 ans. Les mâles et les femelles, stérilisés ou non, sont atteints.

Les premiers symptômes sont typiquement une modification de la qualité du pelage, qui devient plus doux et clairsemé.

Ces lésions sont consécutives à la chute préférentielle initiale des poils primaires, alors que les poils secondaires persistent, donnant au pelage un aspect de pelage de chiot. Dans un second temps, la chute pilaire s’étend aux poils secondaires, à l’origine d’une hypotrichose puis d’une alopécie. Les lésions sont initialement notées sur les zones de friction (cou, face postérieure des cuisses, queue) mais ont rapidement tendance à l’extension. Elles épargnent cependant systématiquement les extrémités (face et pattes). La peau est souvent hyperpigmentée (d’où la dénomination de black skin disease), parfois squameuse et sèche.

Une repousse pilaire est souvent notée sur les sites de traumatisme (par exemple après des biopsies cutanés).

te touffe de poils repoussant sur la zone de biopqie

TRAITEMENT

S’agissant d’une maladie aux conséquences strictement cosmétiques il est important de ne pas tenter des traitements à risque comme ceux décrits autrefois avec des médicaments à visée hormonale très agressifs.

La stérilisation est souvent proposée, mais les repousses initialement observées sont généralement suivies d’une rechute.

La mélatonine est une option intéressante, plutôt sous la forme d’implant que par voie orale. On observe une repousse dans plus de 50% (pas complète dans notre expérience).

Le recours aux implants de desloréline (castration chimique) donne aussi parfois de bons résultats).

Enfin, la stimulation mécanique par des piqûres multiples (microneedling) est peut-être l’option aujourd’hui la plus intéressante (Dermaroller, DoctorPenn…), mais elle nécessite des anesthésies générales à plusieurs reprise. Le principe est de créer des microtraumatismes (200 piqûres par cm2).

Dermaroller appliqué sur les zones zones alopéciques
Aspect dermatoscopique de la peau d’un loulou après une séance de microneedling

La taille des aiguilles et l’expérience de celui qui effectue le traitement sont aussi des éléments déterminants de la réussite de ce traitement.

Dans tous les cas, une hydratation de la peau par des topiques émollients est essentielle, la peau de ces animaux étant souvent très sèche.

Attention aux automédications notamment à l’aide shampooing « stimulant la repousse » des poils. Ils peuvent s’avérer particulièrement délétères.

Sévère réaction cutanée suite à l’utilisation d’un shampooing destiné à la repousse des poils.

Cette maladie étant sans conséquence sur la santé de l’animal, ne pas traiter à tout prix cette alopécie est aussi une option parfaitement raisonnable.

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